« En marge de mes chansons, il m’arrive parfois de chanter Lavilliers. 

Un heureux hasard initié par deux amies m’ayant récemment demandé de faire deux concerts Lavilliers pour fêter les 20 ans de leur association à Genève – idée qui leur est venue ce jour où, après un spectacle, j’ai repris ma guitare et leur ai chantées une ballade de Lavilliers extraite de son album culte O Gringo de 1980.

Je n’avais que deux ans lorsque cet album est sorti (j’ai découvert Bernard un peu plus tard avec ses tubes comme Noir et blanc ou On the road again) mais il me semble que les chansons de Lavilliers, même ses premières, m’ont toujours été familières.

Moi, le lyonnais d’adoption né dans une petite ville ouvrière frappée par le chômage et qui passe ma vie sur les routes de France et d’ailleurs pour chanter mes folksongs depuis vingt ans, je me suis toujours senti proche de ce stéphanois, baroudeur au grand cœur, fan de Léo Ferré et d’Aragon, qui sait si bien nous embarquer dans ses histoires fascinantes, dans ses combats sociaux mais aussi dans sa poésie et sa tendresse qu’il porte sur des sonorités rock, des rythmes sud-américains ou des arpèges de guitare obsédants.

Cette soirée n’est pas un spectacle ni même un concert, je la vois davantage comme une veillée, comme si nous étions autour d’une table ou d’un feu et que je sortais ma guitare acoustique pour faire découvrir ou redécouvrir des chansons de Lavilliers à quelques amis. Je piocherai dans son immense répertoire, des premières pépites (Betty, La grande marée) jusqu’à ses classiques plus récents (Les mains d’or, L’espoir) en passant par ses immenses tubes des années 80 (Stand the ghetto, Idées noires) mais aussi en faisant quelques détours par des chansons moins connues mais tout aussi belles et fortes. ».